Une bonne pratique d’Anvers mise à l’honneur par URBACT : Pop up to date
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11 August 2017De vides à dynamiques : les entrepreneurs créatifs comme sources de changement dans les zones commerçantes suburbaines
Mots clefs : économie, entreprenariat & PME, emplois et compétences, régénération urbaine
Résumé
Les activités de Pop-up-to-date sont centrées autour de la reconversion de cellules commerçantes vides en tant que tremplin pour l’entreprenariat créatif local. Soutenir les magasins pop-up n’est pas une solution innovante pour transformer des quartiers défavorisés en districts urbains dynamiques. De nombreuses autorités locales expérimentent des politiques pop-up. Très peu, toutefois, ont une approche globale comme à Anvers (BE), pour lier entrepreneurs créatifs et cellules vides, qui a démontré ses effets durables tant à l’échelle de la vile que du quartier. L’approche intégrée multipartite mise en place à Anvers, dans le quartier Oud Berchem, s’est révélée être une méthodologie efficace et inspirante pour transformer des quartiers commerçants en déclin en axes vivant de créativité. Le taux de succès de la reconversion des cellules commerçantes vides est de 70%, avec 60% des unités louées à long terme, et 10% vendues à des entrepreneurs.
Les solutions offertes par la bonne pratique
Les activités de Pop-up-to-Date sont centrées autour de la reconversion de cellules commerçantes vides en tant que tremplin pour l’entreprenariat créatif. Toutefois, ce qui est essentiel est le choix radical pour une approche multipartite collaborative, qui rassemble différents niveaux de gouvernement, des entrepreneurs, des acteurs associatifs et des habitants.
Dans ce projet, le gouvernement local prend le rôle de facilitateur et de bailleur de fonds. Le secteur associatif se base sur ses liens privilégiés avec les communautés locales et les propriétaires pour faire correspondre des cellules vides, d’une part, et des entrepreneurs créatifs, de l’autre. La cellule vacante est louée par une association sans but lucratif pour le compte de l’autorité locale. Parce que l’accent est mis sur des propriétés délabrées, celles-ci sont légèrement rénovées avec des moyens du gouvernement local avant d’être mises en location. Durant une période fixe de deux mois, elles sont ensuite mises en location à un tarif réduit pour encourager les entrepreneurs créatifs à essayer leur business en situation réelle. Après la durée du projet, la profitabilité du business et les ambitions futures de ces nouveaux entrepreneurs sont évaluées, et du coaching adapté et du conseil sont fournis.
Un travail sur l’approche durable et intégrée
Le soutien aux magasins pop-up n’est pas une solution innovante pour transformer des quartiers en déclin en districts urbains vivants. De nombreuses autorités publiques ont expérimenté de telles mesures. Très peu, toutefois, ont mis sur pied une approche globale permettant de lier les entrepreneurs créatifs et les cellules commerçantes vides, qui s’est révélée efficace et qui produit des effets à long terme tant pour le quartier que pour la ville.
L’approche intégrée du projet à Oud Berchem est un exemple de l’approche horizontale et verticale intégrée qui est prônée par URBACT. L’intégration horizontale aboutit grâce à de nombreux acteurs qui travaillent ensemble pour fournir un mélange de mesures, allant de l’incitant financier, du support direct à la rénovation des cellules concernées, des activités de coaching et de liaison (matchmaking), de suivi via la médiation entre entrepreneurs et propriétaires, aux activités de développement de la communauté locale (par exemple, via la publication d’un journal local trimestriel, l’organisation d’ateliers, etc.) et de marketing de quartier. Les mesures soft dans ce projet s’intègrent dans une stratégie de quartier plus large, qui inclut des fonds FEDER (hard) pour améliorer l’attractivité de la zone commerçante de Oud Berchem et encourager les propriétaires à rénover leurs unités vides.
L’intégration verticale se base sur la coopération croissante entre l’autorité locale, les associations locales en tant qu’intermédiaire, l’agence gouvernementale régionale pour l’entreprenariat et les différentes parties prenantes locales à l’échelle du quartier.
Basée sur une approche participative
Dans sa version originale, le gouvernement local travaillait en collaboration et finançait LCB vzw (une association locale publique pour la politique culturelle locale) pour faire se rencontrer propriétaires et entrepreneurs. Le schéma de financement initial était élaboré en collaboration étroite avec l’association locale des commerçants. A n’importe quelle étape du projet, des relations très étroites étaient nouées avec les créateurs impliqués.
Inspirés par les résultats obtenus durant les premières éditions de ce projet biennal, une nouvelle association sans but lucratif, Creative Cities vzw, a été créée par les entrepreneurs locaux. Creative Cities vzw a progressivement développé des activités complémentaires, en fournissant des services de coaching initial et de médiation entre propriétaires et créateurs après la période de location de deux mois. Au vu de leur implication dans le projet, l’impact du projet, en termes de cellules commerciales et d’entrepreneurs engagés, a augmenté. LCB vzw et Creative Cities vzw ont conclu un accord de coopération afin de mettre au point leur partenariat et de maximiser leur impact dans le quartier de Oud Berchem. De plus, l’implication de Creative Cities vzw a porté le projet à un niveau supérieur en créant des partenariats structurels avec SYNTRA (l’agence du gouvernement flamand pour la formation à l’entreprenariat) et UNIZO (l’organisation pour les indépendants et les PME). La prochaine étape est l’approbation du projet transnational FSE « The Suburb Start-up Guide », dans lequel un institut d’enseignement supérieur est engagé pour analyser les mesures politiques.
Quelle différence cela a-t-il fait ?
Après trois fructueuses éditions, les résultats sont remarquables :
- le taux de succès pour la reconversion des cellules commerciales vacantes atteint 70%, avec 60% d’unités louées à long terme et 10% des cellules vendues à des entrepreneurs ;
- Le paysage urbain s’est visuellement amélioré, grâce à la rénovation des propriétés commerciales, qui a renforcé l’attractivité du quartier ;
- La majorité des entrepreneurs engagés dans la démarche (18 pour l’instant, avec 10 nouveaux arrivants en 2017) a déclaré avoir soit débuté un commerce permanent dans la ville, soit continué ses activités en tant que freelance ou dans le commerce en ligne. Les réseaux entre entrepreneurs impliqués survivent par ailleurs à la durée des projets ;
- De nouveaux commerçants de qualité ont opté pour une résidence de longue durée dans des cellules rénovées ;
- Le succès commercial de magasins pop-up florissant a également inspiré les propriétaires non engagés dans le projet à rénover leur propre unité commerciale et/ou à essayer de nouveaux concepts de business innovant ;
- D’autres quartiers ou villes en Flandre sont intéressés ou ont déjà adopté les idées du projet ;
- Le projet a fait l’objet de l’attention de la presse locale et supra-locale, en contribuant ainsi à renforcer l’image positive du quartier ;
- Le quartier fonctionne désormais comme un incubateur pour répandre cette dynamique de nouveaux entrepreneurs commerciaux à d’autres quartiers de la ville.
Pourquoi d’autres villes européennes devraient l’utiliser ?
La construction créative de l’espace (creative placemaking) est mise en œuvre par de nombreuses villes en Europe, comme méthode pour répondre à la vacance des immeubles et pour stimuler l’entreprenariat. Des quartiers similaires abritent souvent autant de créativité et de diversité qu’à Oud Berchem. Le pouvoir de l’approche présentée ici réside dans la situation win-win qu’elle crée entre les propriétaires, les entrepreneurs créatifs, les résidents et les commerçants locaux qui bénéficient tous des activités pop-up. Cette coalition de gagnants produit un sol fertile sur lequel les entrepreneurs créatifs peuvent prospérer. Un important facteur de succès est l’engagement d’un acteur culturel local, tel un centre d’art, un centre communautaire ou une organisation artistique. Son rôle est de surveiller la qualité artistique du projet, qui détermine largement l’attractivité pour des créateurs potentiels. Le projet fonctionnera particulièrement bien dans des zones urbaines ou périurbaines avec un esprit de quartier très marqué et un accès aisé aux transports en commun. L’autorité locale doit s’assurer de l’ancrage local, à travers une coopération étroite avec l’ensemble des parties prenantes. De la même manière, elle doit développer un « sentiment » autour du fonctionnement de la zone. Pour réussir, la ville organisatrice doit construire sur sa connaissance de l’économie créative pour générer des concepts commerciaux de qualité qui sont capables d’attirer des visiteurs au sein des quartiers et districts.
Quelques informations clefs
Début du projet : 2012
Fin : en cours
Date de labellisation : 2 juin 2017
Budget : 218.586 € pour trois éditions
Taille de la ville : 601.257 hab.
Contact
Tine Mallentjer
Cultural Antenna, Berchem
Submitted by Fabian Massart on