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URBACT, source d’inspiration et de co-création pour les villes belges

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29 May 2017
Read time: 3 minutes

URBACT, moteur du développement urbain en Belgique

A Gand, ville historique et vivante du nord de la Belgique, on a compris depuis longtemps l’intérêt de se mobiliser au sein des réseaux européens et notamment dans le cadre du programme URBACT. L’intérêt d’une participation active aux dynamiques urbaines européennes est confirmé par le bourgmestre, Daniël Termont, qui est aujourd’hui président d’EUROCITIES, et qui a compris l’importance de ces projets pour développer sa ville de manière plus durable, en améliorant la qualité de vie pour tous et en proposant des projets innovants et transformateurs.

La ville de Gand se positionne depuis plusieurs années comme un acteur incontournable au sein des réseaux URBACT (REFILL, INTERACTIVE CITIES, Stay TunED) et dès lors comme une ville internationale, ouverte aux échanges d’idées et connectée. Participer à de tels réseaux a permis à Gand de renforcer le brassage d’idées grâce aux mécanismes d’intelligence collective et de partage des savoir-faire qu’offrent de tels réseaux.

Le réseau REFILL, par exemple, mené par la ville de Gand, réunit dix villes européennes de dix pays autour de la question de la réutilisation d’espaces abandonnés, avec un intérêt spécifique pour la question des usages temporaires (culturels, artistiques, commerciaux, etc.) avant réaffectation définitive, qui est au cœur de nombreux débats et réflexions dans les villes européennes. Par exemple, il peut s’agir d’organiser un festival ou des expositions temporaires dans d’anciens bâtiments industriels, avant leur réhabilitation définitive. Ces processus stimulent la créativité, la dynamique locale ainsi que l’implication des citoyens.

D’autres villes belges, comme Anvers, Bruxelles, Courtrai (Leiedal) ou encore le Grouoe d’Action locale (GAL) Pays des Condruses, sont aussi activement impliquées dans plusieurs réseaux URBACT.

Fortes de leur histoire et de leurs spécificités locales, ces villes se sont munies des outils, financements et contacts d’URBACT, leur permettant ainsi de s’ouvrir à de nouvelles opportunités durables et intégrées. Alimentées des nombreuses idées et bonnes pratiques grappillées au gré des rencontres et des conférences, les villes belges URBACT connaissent aujourd’hui d’importantes mutations des politiques urbaines, qui méritent une réflexion introductive… à ce nouveau site belge URBACT et au rôle que le NUP (point national de contact) peut jouer pour encourager ces dynamiques urbaines positives !

URBACT face au morcellement des politiques urbaines en Belgique

En Belgique, la politique de la ville a connu des évolutions récentes et contrastées dans les trois régions (Bruxelles, Flandre et Wallonie). Tout d’abord, la fin de la Politique fédérale des grandes villes (PFGV) depuis 2015, qui assurait une action de l’Etat central sur dix-sept villes belges de diverses tailles et représentant des réalités urbaines multiples, a rendu les régions totalement compétentes sur ces questions. Alors que la Région flamande et la région bilingue de Bruxelles-Capitale ont développé des politiques urbaines depuis la fin des années 1990, la Wallonie s’est positionnée de manière plus timide sur ces questions. L’aménagement du territoire et l’urbanisme sont également des compétences régionales depuis 1980 en Belgique, tout comme la rénovation urbaine, l’énergie ou l’environnement.

Les villes belges, munies d’instruments différents propres à chaque Région, s’organisent aujourd’hui autour de concepts différents. Si en Flandre et à Bruxelles, c’est la formule du contrat passé entre ville/commune et région (contrats de quartier durable, contrats de gestion) qui prédomine, outil de mise en œuvre d’une stratégie prédéfinie (Le siècle de la ville en Flandre et Plan régional de développement durable à Bruxelles), la Wallonie a privilégié une action via les outils traditionnels de l’aménagement du territoire (rénovation urbaine et zones d’initiative privilégiée, notamment) sans véritable vision stratégique globale.

Depuis 2014, la Flandre a fait un pas de côté et a fortement réduit les investissements publics régionaux sur les villes : le Fonds des villes (StedenFonds) est simplement supprimé ainsi que le soutien aux projets de rénovation urbaine. Le StedenFonds est progressivement transféré vers le fonds des communes alors que les subsides transférés de la PFGV et de la rénovation urbaine sont intégrés dans un fonds d’investissement.

En Région de Bruxelles-Capitale, une nouvelle ordonnance organique de la revitalisation urbaine est adoptée fin 2016. Elle révise et élargit le périmètre de la zone d’intervention prioritaire (ZRU), réduit le nombre de contrats de quartier et centre notamment sa politique de la ville sur la réduction du sentiment d’insécurité. La Région de Bruxelles-Capitale fonctionne essentiellement sur base de deux grands types de contrats : les contrats de rénovation urbaine (au nombre de cinq) visent à concentrer les actions au sein d’un périmètre approuvé par le gouvernement et les contrats de quartier durables dont l’action se concentre sur un quartier et vise à intégrer les habitants et acteurs locaux dans le processus de revitalisation urbaine.

En Région wallonne, la régionalisation de la politique fédérale des grandes villes implique la définition d’une politique proprement wallonne à destination des villes : quelles communes seront éligibles ? Quels instruments seront mobilisés, renforcés, intégrés ? Le plan de développement urbain (PDU) est un outil destiné aux douze villes (éligibles au FEDER) de la région qui devront adopter cette stratégie urbaine intégrée pour pouvoir bénéficier des fonds wallons pour la ville.

 

Toutefois, plutôt que d’aborder ces différences avec pessimisme, nous avons de quoi nous réjouir d’abriter de telles diversités sur notre territoire. Certes, vivre ensemble avec nos différences demande le renforcement des mécanismes de traduction, de coordination, de compromis et, avant toute chose, de dialogue.

URBACT, une opportunité de renforcer le dialogue entre villes belges

La participation aux dynamiques européennes constitue un enjeu incontournable pour les villes belges souhaitant s’inscrire dans une réflexion durable, intelligente et partagée du développement de leur territoire. Par ailleurs, face au morcellement des politiques urbaines dans le paysage belge, il semble plus que jamais important de faire dialoguer les villes belges (déjà partenaires d’un réseau URBACT ou intéressées de s’y investir) et de stimuler l’échange des connaissances et bonnes pratiques.

En tant que point de contact national URBACT (NUP) belge, nous attachons beaucoup d’importance au partage d’idées. Sentez-vous dès lors libre de poster vos commentaires et opinions concernant cet article, cela ne fera qu’enrichir le débat citoyen sur les dynamiques urbaines (positives) en Belgique tout en nous aidant à identifier le(s) rôle(s) d’URBACT dans ces matières. 

Le réseau européen URBACT constitue ainsi un jalon fondamental de la dynamique urbaine belge et européenne et apporte une plus-value que le point de contact national URBACT souhaite rendre accessible à toute ville désireuse d’en bénéficier.

 

Intéressés et curieux d’apprendre des expériences des autres et de partager les vôtres ? Envie de lancer ou de faire évoluer votre ville dans l’aventure d’un développement plus durable ? Alors pourquoi ne pas prendre part à la dynamique et des réseaux URBACT ? N’hésitez pas à visiter notre site ou à nous contacter directement.

 

Zoé Lejeune, Bruno Bianchet, Chloé Walot, Luuk Boelens

13 avril 2017