You are here

Comment les villes URBACT ont-elles réagi face à la crise du Covid-19 ?

Edited on

04 May 2020
Read time: 4 minutes

À l'heure où l'impact de la pandémie a changé notre mode de vie, les villes montrent leur résilience.

Les villes interviennent de manière originale pour soutenir les services de santé de première ligne, l'approvisionnement en nourriture, l'économie locale et le bien-être mental des populations. Plusieurs d'entre elles s'appuient directement sur les capacités acquises au cours de leurs expériences dans les réseaux URBACT, ce qui montre que les principes du programme en matière d'engagement des acteurs locaux et d'échange transnational peuvent aider les villes à atteindre leurs objectifs, même en temps de crise.

Les volontaires en action à Altea (ES)

Nous avons demandé à certains de nos experts URBACT quels exemples de réponses de villes avaient retenu leur attention.

Lisez leurs réflexions, puis consultez la carte interactive où vous pourrez trouver d'autres exemples de villes que le programme URBACT collecte à travers l'Europe. Des analyses plus approfondies suivront dans les prochaines semaines, alors restez à l'écoute !

Les villes soutiennent les travailleurs de la santé de première ligne

Les villes trouvent de nouvelles façons de soutenir les hôpitaux et les travailleurs de la santé. "En ce moment, les villes se concentrent surtout sur le problème à court terme", souligne Eddy Adams. "Cela signifie qu'il faut soutenir les médecins, comme au Pirée (GR), dont le Blue Lab a reconverti les imprimantes 3D pour en faire des écrans protecteurs pour le personnel de la santé". Cette initiative s'appuie sur l'expérience de la ville en matière de soutien à l'innovation locale à travers le concours "BlueGrowth", reconnu par URBACT comme une bonne pratique en 2017 et actuellement au centre du réseau de transfert URBACT BluAct (voir également notre interview avec Astrid Vanackere de la ville d'Ostende, partenaire du réseau BluAct).

En Hongrie, Ivan Tosics souligne que "malgré la centralisation croissante du gouvernement ces dernières années et les budgets locaux très limités, la ville de Budapest a réagi en commandant des instruments médicaux à l'étranger et les distribue aux institutions de santé, aux refuges pour sans-abri et aux maisons de retraite. La ville a également signé des accords avec des institutions de santé privées pour tester les employés des professions clés pour le fonctionnement de la capitale".

Les solutions proposées par les citoyens ont également constitué un aspect important de la réponse humaine à la crise qui touche les services de santé et les autorités municipales peuvent encore en apprendre davantage sur la manière de soutenir et d'encourager de telles initiatives. Laura Colini a été impressionnée par le fait que le réseau de transfert URBACT Volunteering Cities - basé sur l'expérience du Conseil municipal du volontariat (CMV) d'Athienou (Chypre) - "partage son expérience maintenant quant à la manière dont les volontaires sont engagés dans différentes villes pour fournir des produits de première nécessité, en produisant des masques ou tout autre matériel nécessaire".

Egalement du réseau Volunteering Cities, un volontaire à Capizzi (IT)

Les villes qui soutiennent l'économie locale

Compte tenu de l'impact des politiques de lockdown sur les activités économiques de la population, de nombreuses autorités urbaines ont rapidement introduit des mesures de gel des loyers et des taxes professionnelles et aident les entreprises locales à accéder à des aides. Ivan Tosics signale que Budapest a "augmenté les salaires des employés des entreprises municipales et a introduit un moratoire sur le paiement des loyers pour les petites et micro-entreprises qui louent des locaux à la municipalité". La ville a également offert des panneaux gratuits aux magasins pour attirer l'attention sur la bonne distance à respecter entre les clients.

De nombreuses villes étudient les possibilités d'étendre leur offre de services numériques, y compris aux entreprises locales qui ne peuvent pas accéder au soutien traditionnel dans les circonstances actuelles. Bien avant la pandémie de Covid-19, le réseau URBACT TechTown soulignait l'importance de l'économie numérique et le Digital Media Centre de son Chef de file, Barnsley (RU), a été identifié comme une bonne pratique URBACT - qui constitue la base de l'actuel réseau de transfert URBACT TechRevolution.

Sally Kneeshaw a vu comment la ville s'est appuyée sur ces expériences pour renforcer sa réponse à la crise actuelle : "La semaine dernière, le centre de médias numériques de Barnsley s'est orienté vers la livraison virtuelle pour soutenir les entreprises avec des centres de "chat'' et d'appels, et s'est engagé à financer le programme de subventions du gouvernement pour ceux qui sont dans les secteurs les plus touchés du commerce de détail, des loisirs,... ". La plateforme fournit également des conseils et des orientations pour un travail à distance plus sûr.

Soutenir l'économie locale, c'est aussi soutenir les familles les plus touchées par les pertes d'emploi et de revenus. Alors que de nombreux programmes nationaux de lutte contre le chômage sont adaptés pour répondre aux défis spécifiques actuels, Laura Colini souligne que les échanges au sein du réseau URBACT Volunteering Cities ont également permis de "brasser des idées et d'échanger des pratiques sur l'implication des entreprises ou des individus locaux dans l'offre de produits ou d'aides financières aux familles dans le besoin".

Les villes assurent l'approvisionnement local en alimentation

De nombreux citoyens européens sont préoccupés par l'approvisionnement continu en denrées alimentaires alors que les systèmes de production et de distribution sont mis à rude épreuve par les menaces pour la santé des travailleurs et les restrictions de circulation. Le réseau URBACT AGRI-URBAN s'est penché sur les moyens d'améliorer l'approvisionnement alimentaire local dans les zones urbaines dès 2016. La ville partenaire d'AGRI-URBAN, Mouans-Sartoux (FR), a vu sa cantine scolaire reconnue comme une bonne pratique URBACT en 2017 et est devenue le Chef de file du réseau de transfert BioCanteens en 2018.

Marcelline Bonneau est restée en contact ; voici leur réponse à la crise actuelle : "La ferme communale - qui produisait initialement des fruits et légumes biologiques pour trois cantines scolaires fournissant un millier de repas par jour - a diversifié ses canaux de distribution pour répondre à des besoins plus larges et protéger les emplois. Une partie va encore aux cantines fournissant de la nourriture aux quelques dizaines d'enfants des agents de santé et des agents municipaux qui peuvent encore accéder à l'école, une partie est transformée et congelée et une autre partie va à l'épicerie sociale de la ville".

Les autorités municipales réfléchissent déjà à la manière de répondre aux défis actuels en matière d'approvisionnement alimentaire. "Les salades qui ne peuvent pas être congelées seront probablement données à l'hôpital voisin de Grasse", poursuit Mme Bonneau. En attendant, la ville explore les moyens "d'augmenter la production dans les prochains projets de plantation afin d'anticiper les problèmes potentiels des chaînes conventionnelles d'approvisionnement alimentaire" dans un avenir proche.

À Vic (ES), cela signifie soutenir les communautés. Le chef de file du nouveau réseau URBACT Healthy Cities mobilise des vendeurs de produits alimentaires fermés pour nourrir les personnes vulnérables isolées. De telles approches ciblées peuvent être cruciales pour combler le fossé entre l'offre et la demande dans le contexte du lockdown.

La ferme communale de Mouans-Sartoux (FR)

Les villes au service de l'éducation et du bien-être mental

Les systèmes éducatifs nationaux ont du mal à s'adapter rapidement à la situation de confinement des élèves. Mirella Sanabria, experte principale du réseau de transfert URBACT On Board, nous en parle : "Cela occupe et stresse certains de nos partenaires, en particulier dans les grandes villes. D'un point de vue positif cependant, certaines initiatives locales mettent en pratique l'innovation liée à l'utilisation des outils numériques dans les projets éducatifs, qui est un aspect central du Réseau d'innovation éducative qu'On Board s'efforce de transférer".

Par exemple, le partenaire chef de file de On Board, Viladecans (ES), a développé une page web dédiée à "L'école à la maison !" qui propose chaque jour de nouvelles activités créatives et éducatives pour les enfants et les familles. Parallèlement, dans la ville partenaire de Halmstad (Suède), une école professionnelle dispense désormais des cours de cuisine en ligne. La municipalité livre des paniers d'épicerie aux étudiants qui préparent les repas, qui sont ensuite fournis aux personnes qui en ont particulièrement besoin.

Au-delà de l'éducation, Sally Kneeshaw tient à souligner que "nous apprenons tous, si nous ne le savions pas déjà, combien nous avons besoin de la culture pour nous soutenir. J'adore le fait que les bibliothécaires de la bibliothèque centrale de Tallinn lisent des livres sur demande via Skype ou par téléphone pour les enfants à la maison. Saragosse (ES) a lancé un concours de photographie #DesdeMiVentana (De ma fenêtre) ouvert aux personnes âgées de 12 à 30 ans, ciblant les jeunes qui ont le plus de mal à rester à l'intérieur".

Marcelline Bonneau donne un autre exemple : la ville de Mollet del Vallès (ES) qui "a créé un programme de loisirs à domicile proposant des activités à ses citoyens qui ne peuvent pas quitter leur domicile sans raison valable. Lancé le vendredi 27 mars, ce programme permet à toute personne intéressée de profiter d'une sélection d'activités, seule ou en famille. Celles-ci vont des cours de sport aux exercices de mémoire et de la cuisine à la robotique. La plateforme est régulièrement mise à jour et enrichie".

Laura Colini souligne également le travail que le réseau de transfert URBACT ON STAGE - qui travaille à l'introduction de nouveaux programmes scolaires basés sur la musique et les arts - fait pour "garder les gens ensemble grâce à la musique". Ils ont récemment partagé une performance vidéo de jeunes élèves de l'école #ZsOsmec de la ville partenaire de Brno (République tchèque)". De telles initiatives nous rappellent l'importance de garder le moral en ces temps difficiles.

 

 

N'hésitez pas à consulter la carte interactive pour d'autres exemples de villes que le programme URBACT collecte dans toute l'Europe.

Avez-vous vu une autre réponse de ville qui vous a inspiré ? Aidez-nous à la partager en marquant @URBACT dans un tweet ou en l'envoyant directement à communication@urbact.eu